Ars Musica : Fafchamps redécouvre le feu. Au Bota, quatre œuvres pour percussions magnifiées par le quatuor Ictus. Création… et Jean-Luc Fafchamps lui-même dont « Melancholia si… » donné en création mondiale a ouvert la soirée. Inspirée d’une gravure homonyme de Dürer… Melancholia si se présente à  la fois comme un catalogue formel lisible et comme une formidable explosion sensuelle…. Schéma de la sonate classique en filigrane, usage certain des résonances harmoniques et goût marqué pour la beauté formelle des sons créent le contexte chatoyant dans lequel va s’inscrire un discours tour à  tour ironique, tendre ou violent. Pleine maîtrise : du métal au bois, du bois à  la peau, à  travers la virtuosité des interprètes, une extrême sensualité traverse l’écriture et sa réalisation jusqu’à  ce qu’au terme des investigations demeurées sans réponse, intervienne le mouvement final, affirmant de toute la force de l’instrumentarium au complet le désir « rageur de vouloir tout savoir et tout embrasser ». Cet assaut de l’oreille et des sens auquel on ne demande qu’à  céder, est mené par des musiciens en pleine maîtrise, conduisant la musique autant que le spectacle sous le regard du public : dans un nouveau défi (sans espoir) Prométhée chasse la « Melancolia », c’est magnifique.

Martine Dumont-Mergeay, mars 1996

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