Depuis l’an 2000, le compositeur belge Jean-Luc Fafchamps s’est lancé à corps perdu dans la mystique soufie et les liens symboliques qu’elle entretient avec les 28 lettres de l’alphabet arabe. Plus il en écrit, plus il apparaît évident que ces “Lettres soufies” ont des affinités les unes avec les autres et peuvent, en se combinant en mots, encore approfondir la quête de leur auteur. C’est tout le propos de ce disque qui agrège cinq nouvelles lettres en un mot signifiant “du seuil”. Chaque lettre est elle-même corrélée à un type d’effectif, d’énergie, de structure, d’attribut, de catégorie, de qualité, d’élément et de durée, qui définit sa forme et son caractère, lesquels influent ensuite sur la lettre suivante, et ainsi de suite. Dès “H1”, Fafchamps entrechoque les instruments dans un hurlement paroxystique, créant une brèche dans les habitudes d’écoute, tout en rattrapant l’auditeur interloqué par des motifs répétitifs simples. Une exploration de timbres, finement développés par l’électronique, et un cheminement de l’hostilité à l’amour, où l’ivresse de réminiscences populaires porte l’auditeur engagé à un autre degré de conscience et d’émotion.

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Xavier Flament, 07 juillet 2018

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