À propos de la création de « En suspens », concerto pour piano et orchestra à cordes, par Stephane Ginsburgh (piano), Musiques Nouvelles et Jean-Paul Dessy (direction)

Crescendo Magazine

Est-ce une surprise ? En suspens (la référence à György Ligeti est assumée), le concerto pour piano et orchestre à cordes né de l’imaginaire de Jean-Luc Fafchamps, mené avec la poigne, la vitalité, la hardiesse dont chacun dans la salle sait Stéphane Ginsburgh capable (en témoigne l’accueil à son entrée sur scène, plus enthousiaste encore depuis son départ à la Haute école de musique Genève -Neuchâtel ?), est le véritable moment fort du programme : audacieux, débordant de caractère (chaque effet a sa raison d’être, comme si l’ensemble entier en dépendait), capable de frénésies dévastatrices (où le soliste maltraite sa machine qui le lui rend bien), maniant les contrastes comme autant de soleils après l’orage, parsemant la sérénité apparente d’une terreur diffuse (chaque moment de respiration a son hiatus)… luminescent d’un bout à l’autre de ses trois mouvements. Une surprise ? Non, car on sait le talent du compositeur ; oui, car à chaque coup, il nous cueille.

Botanique, Grand Salon, Bruxelles, le 12 mai 2023

Bernard Vincken, 16 mai 2023

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