Arranger les œuvres de ses prédécesseurs en les adaptant à son propre langage ne date pas d’hier. Si Franz Liszt en fut probablement l’exemple le plus prolifique (ce avec plus ou moins d’intérêt selon qu’il s’agit d’un arrangement, d’une transcription ou d’une grande paraphrase de concert), la pratique est toujours bien vivante aujourd’hui : Sciarrino et Gesualdo, Abrahamsen et Schumann, Zender et Schubert, etc.

Le compositeur belge Jean-Luc Fafchamps propose à son tour de revisiter quelques œuvres vocales du compositeur de lieder par excellence. Plutôt que de proposer une esthétique frontalement contemporaine, il privilégie un glissement progressif du langage classique vers son esthétique propre, par déformation de l’harmonie, du rythme, ou par ajout de techniques de jeu inhabituelles. On notera le soin apporté dans l’appellation de chaque travail de réécriture : « transcription », puis « transcription légèrement modifiée », « arrangement », « transformation » et enfin « d’après une idée de Schubert ». L’exercice de contamination fonctionne très bien, et, pour l’observer d’encore plus près, on n’aurait certainement pas boudé quelques lieder supplémentaires.

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Alexandre Jamar, jeudi 15 août 2019

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