Fafchamps et Lalo dans une soirée poétique à l’OPL

Dans le cadre des festivités de son cinquantenaire, l’OPL a demandé des œuvres originales à  huit compositeurs belges, donc Jean-Luc Fafchamps qui a honoré cette commande avec Lettre soufie : L(âm) créée en ouverture de cette soirée.

Pour la brochure, le compositeur a rédigé un texte explicatif assez complexe, et qui aurait plutôt tendance à  rebuter l’auditeur. Très franchement, la musique de Jean-Luc Fafchamps n’a pas besoin de tout ce corpus explicatif pour convaincre, et même pour séduire. Après deux ou trois premières minutes un peu arides, au climat chargé d’électricité et de frottements dissonants, l’atmosphère de la pièce s’aère et s’allège, pour faire alors entendre des harmonies complexes mais raffinées et des textures instrumentales lumineuses, à  l’effet agréablement hypnotique. Ces bruissements célestes sont conclus par un solo de flûte évanescent, au pouvoir merveilleusement évocateur, mais c’est toute l’œuvre qui se révèle prenante, développant un discours musical puissant, poétique et spirituel qui ne se résume pas à  un catalogue d’effets techniques gratuits.

Fafchamps a beau donner dans son texte introductif des apparences aléatoires à  sa composition, son œuvre traduit plutôt une volonté déterminée et cohérente qui ne doit rien au hasard, mais qui progresse au gré d’une structure puissante et solide, qui ne cache rien des beautés d’une musique mystérieuse, élégiaque et inventive.

Richard Letawe, janvier 2011

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