[…] La création mondiale de l’œuvre du compositeur belge Jean-Luc Fafchamps : Lettre Soufie : Fà’ offre durant quinze minutes un bouquet de sons de multiples natures, fait de tout ce que peuvent faire entendre les instruments d’un orchestre symphonique. Cette composition appartient à un ensemble d’œuvres au travers desquelles le compositeur explore la calligraphie de l’alphabet Soufi sans pour autant que cet ensemble ne constitue un opus unifié.

La pièce fait appel aux percussions pour une introduction qui, sur fond de cordes puis de vents aux accents plaintifs saisissants, s’effacent pour laisser place à un appel vif et strident de la flûte et à une vibrante sonnerie de cuivres. Le discours musical se développe ensuite à l’image de ces premiers moments aux sonorités originales et déjà pleins de contrastes étonnants : de multiples effets seront produits tels, par exemple, l’entrelacement entre silence, pianississimo, fortississimo ou encore les cordes vibrant en une sorte de sifflement ou bien les cors émettant un souffle sans son, image frappante de l’expiration de l’œuvre, à la fin. Que l’on ne s’y trompe pas cependant, rien ne survient simplement comme effet pour l’effet. Tout est construit selon une esthétique qui suscite chez l’auditeur l’attention, l’éveil de la sensibilité à chaque transition et au sein de chaque passage. Au centre de la pièce, tous les pupitres s’unissent en un tutti à l’orchestration magnifique contribuant à donner son sens à une œuvre intensément applaudie. […]

Jean Landras, 18 mai 2018

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